Recherche et Sauvetage : des solutions aux Etats d'urgences et de Détresse

Publication : mercredi 23 décembre 2009 15:28

En cas de situation dangereuse, des règles de conduite existent pour retrouver l’appareil sinistré mbanga_pongo_rechercheet porter secours à ses occupants.

Durant la deuxième guerre mondiale, le besoin de recherche et de secourir des pilotes en difficulté s’est fait sentir. C’est ainsi que les premières organisations de recherches et de sauvetage des aéronefs en détresse ont vu le jour.

Avec la création de l’ Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI ) , le 7 décembre 1944, il y a eu une volonté d’étendre les services de recherches et de sauvetage (SAR) au niveau mondial.

C’est ainsi, qu’en décembre 1946, lors de sa deuxième session, la Division des recherches et sauvetage a élaboré un projet de normes et de pratiques recommandées relatives aux recherches et au sauvetage. En 1950, après plusieurs modifications, les propositions du projet sont adoptées par le Conseil de l’OACI et sont publiées sous le titre de l’Annexe 12 à la Convention de Chicago.

Ce t te annexe donne les lignes principales de l’organisation du Service de recherche et de sauvetage des aéronefs en détresse. Elle définit également les bases con cernant la coopération internationale et les procédures de mise en œuvre de ce servi ce.

Un manuel de recherche et de sauvetage (DOC.7333) sera également publié en 1952 afin de faciliter l’application des normes et pratiques recommandées de l’Annexe 12. La finalité d’un service SAR est d’assurer avec le maximum d’efficacité l’organisation et la coordination des opérations visant le repérage des aéronefs en situation de détresse et le sauvetage des vies humaines en cas d’accident d’avion sur terre ou sur l’eau.

En cas de situation dangereuse, il faut pouvoir assister l’avion en difficulté ; s’il y a accident, il faut porter secours aux personnes après avoir, si nécessaire, retrouvé l’avion, il faut aussi analyser les causes de l’accident pour éviter dans la mesure du possible que des incidents ou accidents similaires ne se reproduisent à l’avenir.

Etat d’Urgence et Etat de Détresse

Un avion en difficulté doit immédiatement informer s’il le peut, les services au sol de la situation. Deux cas sont distingués : l’état d’ urgence et l’état de détresse. Dans ce dernier cas, il bénéficie d’une priorité absolue. S’il est en communication avec les services de contrôle au moment où se produit la situation dangereuse, il se sert de cette fréquence. Le pilote peut également se servir des fréquences spéciales réservées à cet usage : le 121,5 MHZ ou le 243 MHZ. S’il ne peut faire autrement, il se sert de n’importe quelle fréquence avec laquelle il pourrait entrer en liaison avec les services au sol.

Si un avion, ayant déposé un plan de vol, ne se pose pas sur l’aérodrome de destination indiqué dans le plan de vo l, les servi ces de contrôle de la circulation aérienne de cet aérodrome doivent, au bout d’un délai prescrit après l’ heure prévue l’atterrissage figurant au plan de vol, déclencher une phase d’alerte.

La phase de recherche est déclenchée après l’alerte. On s’efforce de retrouver quel a été le dernier contact avec l’avion et de déterminer la position approximative de sa disparition pour porter secours au survivants et/ou pour récupérer les éléments (Boite Noire) ou indices permettant de déterminer les causes de l’accident. Pour aider à la localisation des épaves, beaucoup d’avions sont équipés d’une balise de détresse actionnée soit par un détecteur de choc, soit manuellement.

Une fois l’épave localisé e, le Centre de Coordination de sauvetage, organisme chargé de la direction des opérations de recherche, transmet la direction des opérations de sauvetage aux autorités administratives (Préfet ou Gouverneur) de la région où a eu lieu l’accident. C’est le début de la phase de sauvetage. L’autorité en question met alors en place un Poste de Commandement (PC) fixe qui servira à coordonner toutes les actions en faveur du sauvetage. Ce PC fixe pourra alors avec l’aide du RCC mobiliser des moyens aériens et terrestres afin d’assurer le sauvetage. Ces moyens sont fournis généralement par l’Armée, la Police, la Gendarmerie, les Pompiers, les centres hospitaliers ou les personnes de bonne volonté.

En somme, dans l’enchaînement des opérations de secours cinq phases ou fonctions apparaissent comme essentielles :

1. Localisation de l’accident et alerte ;

2. Dé g a g e m e nt des victimes et lutte contre l’incendie ;

3. Soins médicaux sur place et dans les postes de secours ;

4. Tri et évacuation des blessés graves vers les centres hospitaliers ;

5. Police et surveillance autour du lieu de l’accident, maintien de l’ordre, régulation routière et identification des victimes.

A l’évidence, la complexité d’une mission SAR moderne à laquelle divers services et différentes unités prennent part, laisse peu de place aux improvisations de dernières minute s. Une bonne organisation des services SAR permet de limiter la confusion résultant des situations d’ urgence.

Augustin Désiré Kamajou

Ingénieur en Chef de l’Aviation Civile CCAA