Aviation civile: un avenir radieux pour le cameroun

Publication : dimanche 28 novembre 2010 17:47

Avec le développement aéroportuaire qui devient une réalité, la création des compagnies aériennes privées ainsi que le nombre sans cesse croissant de compagnies étrangères desservant le pays, l'aviation civile au Cameroun a un avenir radieux.

 

A l'initiative de la puissance coloniale, le Cameroun a connu, longtemps avant son indépendance politique, un formidable développement de son infrastructure aéroportuaire avec la création de plusieurs aérodromes, l'implantation des aides de radionavigation et de communications,, la création d'une compagnies arienne publique et des entreprises de transport privées. Avec l'accession à la souveraineté nationale, le Cameroun s'est vite doté d'un cadre institutionnel qui lui a permis de se mettre aux normes et pouvoir superviser l'activité aéronautique en permanente évolution. De nombreux aérodromes ont été construits pendant la période coloniale (cf. article sur : l'arrivée de l'aviation civile en Afrique et au Cameroun "). Certains l'étaient dans des conditions précaires, d'autres, créées au moment de la naissance des villes, devenaient de plus en plus étroits à mesure que la population croissait. Il fallait harmoniser tout cela.

La première mesure a consisté à prendre un texte réglementaire : la loi N°63/LF/35 du 05 novembre 1963 portant code de l'aviation civile. Cette loi a permis l'élaboration du décret N°68/DF/149 du 08 avril 1968 portant conditions de création, d'exploitation et de fermeture des aérodromes et servitudes aéronau-tiques. Sur la base de ce texte, il était possible de définir les conditions administratives préalables à la créa¬tion des plates-formes aéroportuaires et en assurer l'inspection.

En même temps que les aérodromes se transformaient en aéroports, de plus en plus de pistes étaient créées par des forestiers et des entreprises de travaux publics. Grâce à ces pistes, ils recevaient des pièces de rechange des engins lourds en panne. Trois aéroports internationaux ont ainsi été construits : Celui de Douala initialement implanté au quartier Bonapriso a retrouvé un site plus approprié à Ndogpassi ; Garoua et Yaoundé-Nsimalen bénéficiaires de financements extérieurs respectifs de 50 et 70 milliards de francs CFA se sont dotés des infrastructures dignes de leur nouveau statut. Le même effort d'investissement s'est poursuivi sur les aéroports de Bamenda (13 milliards), Bafoussam (09 milliards) et Maroua (7,5 milliards).

Le Cameroun peut aujourd'hui s'enorgueillir de compter quatorze aéroports, une cinquantaine d'aérodromes, pistes et hélistations qui sont inspectés annuellement. Ce qui permet de disposer des informations fiables sur ces infrastructures.

Création des compagnies privées

L'activité du transport aérien national, support de celle du tourisme est développée par la société nationale Cameroon Airlines qui a assuré de manière exclusive pendant longtemps, les services domestiques, régional et international au titre des accords aériens signés entre le Cameroun et les pays d'escale, avant que la libéralisation des droits de trafic issue de la Déclaration de Yamoussoukro (adoptée en octobre 1988) ne vienne ouvrir les aéroports internationaux du pays à plusieurs compagnies étrangères (on en compte aujourd'hui plus de 66). Un autre type de trafic, le transport aérien à la demande, a vu le jour, encouragé par les exploitants forestiers soucieux de rallier très rapidement les sites de leurs scieries et à rechercher de nouvelles assiettes de coupe. Dans cette catégorie, on retrouve ARDIC, Avia service, Air Affaires Afrique, Central Air Transport et Unifly dont certaines assurent le transport aérien régulier pour des destinations domestiques et des pays de la sous région après l'a-bandon par la CAMAIR depuis février 1991 des dessertes vers les aéroports nationaux. Des entreprises d'exploitation forestière disposaient de leurs propres aéronefs pour faciliter les déplacements du personnel de la société. C'est le cas de la SFID avec un Cessna 402, SIBAF, un PA23 et SEBC, un Cessna 441. La création de grandes exploitations agricoles a permis de développer des unités de travail aérien basées essentiellement sur la lutte anti acridienne.

La Société des Plantations Nouvelles de Penja (S.P.N.P.) s'est ainsi dotée de deux Turbo Trush pour assurer l'épandage régulier des produits sur ses bananeraies. La Société Sucrière Du Cameroun (SOSUCAM) installée à Mbandjock et Nkoteng a quant à elle fait appel à une compagnie française pour les mêmes besoins concernant ses plantations de cannes à sucre. Des sociétés et des organisations religieuses n'étaient pas en reste.

La Société Internationale de Linguistique (S.LL.) possède un C 06, des Missions Evangéliques (Hélimission basées dans le Nord Ouest un helicoptère AS 350 B, la société Cameroon Hélicoptères (CAMHEL), spécialisée dans le transport du personnel sur les plates-formes pétrolières possède également de nombreux hélicoptères. Les aéroclubs de Yaoundé créés en 1949, de Douala (1952), de Garoua et Ngaoundéré sont propriétaires d'aéronefs crées pour l'instruction des élèves pilotes. Malheureusement, cette belle flotte va disparaître progressivement, sous les coups de boutoir de la crise économique qui a durement frappé le Cameroun.

L'aviation de demain

Les perspectives de développement futur de l'aviation civile au Cameroun reposent essentiellement sur les actions positives qui seront apportées à la supervision de la sécurité des vols et des aérodromes, la sûreté, la réglementation, les futurs systèmes de navigation aérienne et à la coopération internationale.

En matière de sûreté, le Cameroun vient de franchir un pas décisif avec l'octroi par la Banque Mondiale d'un don de 8 milliards de FCFA pour la construction des clôtures de sécurité des aéroports internationaux de Douala et Yaoundé Nsimalen. Il ne s'agit pas d'une offre fortuite. Le Cameroun, à l'instar des autres Etats membres de l'OACI, à la suite de nombreux actes d'intervention illicite et de sabotage que l'aviation civile a subis depuis les années 80, s'est attelé à renforcer les mesures de sûreté sur l'ensemble de ses aéroports par l'achat des équipements permettant le filtrage des passagers et de leurs bagages dans les aeroports internationaux, l'élaboration du programme de sûreté des aéroport ainsi que la fonnation d'instructeurs AVSEC et de techniciens de maintenance des appareils de sûreté, surtout depuis les attentats meurtriers du 11 septembre 2001 aux Etats Unis d'Amérique.

Le don de la Banque Mondiale apparaît à cet égard comme un signal fort de la part des bailleurs de fonds de nature à encourager le Cameroun pour les efforts consentis en matière de sûreté de l'aviation.

Une véritable mue a été opérée par l'actualisation des textes réglementaires de l'aviation civile : La loi N° 98/023 du 24 décembre 1998 portant régime de l'aviation civile a ouvert le champ pour une implication accrue de l'administration de l'aviation en matière de sécurité des aéronefs et du personnel navigant, de gestion de l'infrastructure aéroportuaire et du transport aérien. Le Cameroun suit de très près les travaux relatifs à l'implantation des nouveaux systèmes CNS/ATM pour lui permettre d'assurer un service de navigation aérienne de haute qualité et superviser l'ensemble des opérations qui ont pour finalité l'écoulement sûr et rapide du trafic dans le ciel et sur les aéroports camerounais. Fidèle à la politique de participation édictée par le chef de l'Etat, le Cameroun a participé à de nombreuses réunions d'experts, et autres séminaires de l'aviation civile à travers le monde.

Au niveau de la sous région, il figure parmi les dix Etats membres ayant signé, à Bangui le 08 mars 1989, l'accord relatif au transport aérien dans la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC). Il a activement participé à la rédaction du Code de l'aviation civile CEMAC.11 a en outre abrité en 2003 la quatorzième réunion APIRG(African and Indian Océan Planning and Implémentation Régional Group), et signé plusieurs accords aériens avec des pays amis. En somme, le Cameroun a pris une sérieuse option pour le développement de l'aviation civile et aucun obstacle ne semble pouvoir l'en empêcher.

Manfred Josué Ngom 

Représentant CCAA Aéroport de Bafoussam - Bamougoum

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